jeudi 26 août 2010

VAKA ARIOI

Ia orana,

Peu de temps avant de partir de Tahiti, j’ai eu l’occasion d’assister à la reconstitution d’une cérémonie traditionnelle faite à partir des éléments que l’on connaît de la vie culturelle polynésienne pré-européenne. Ceci se passait sur le site du marae « Arahurahu » à Paea. Les marae sont des sites sacrés où avaient lieu les cérémonies religieuses d’antan. Vu le peu de documents, les organisateurs précisent : « Notre démarche n’a pas été de nous rapprocher au plus près de la vérité, mais de nous en éloigner le moins possible. »

« Ici, la rencontre de la confrérie des Arioi de Raiatea qui débarque à Tahiti afin d’honorer le Arii Nui (Grand chef) de Tahiti. En lui offrant de prestigieux présents et le meilleur de leur art, ils espèrent attirer les faveurs du Arri Nui afin de promouvoir la cause de leur confrérie et voir ses rangs croître en nombre. »

150 artistes étaient présents pour ce spectacle. Il y avait la cour royale, le groupe de chant, de danse « O Tahiti E » et les musiciens.
Marguerite Lai a chorégraphié les danses des Arioi de Raiatea, la danse des Hura tapairu, elle a également réalisé les costumes de danse. Tavana Salmon a écrit le thème, réalisé la scénographie et les costumes de cérémonie et Moana’ura Tehei’ura a chorégraphié les danses des Arioi de Tahiti.

« Cette confrérie des Arioi de Raiatea, voguait d’île en île pour réjouir les populations lors des grands rites annuels. Ils dansaient l’amour et la joie et invoquaient l’abondance et la fertilité. Ils étaient les garants du patrimoine culturel et de sa transmission. Ils excellaient dans les jeux martiaux et l’habileté physique. Leurs danses restaient cependant de véritables rites avec une dimension religieuse. L’ordre des Arioi trouverait son origine à Raiatea, à Taputapuatea au XVIème siècle, sous l’impulsion de Tamatoa Ier, qui fut le premier Arioi et fondateur de la confrérie. Celle-ci s’est développée uniquement dans les îles de la Société, jusqu’à représenter 25% de la population, hommes et femmes, mais seule une élite atteignait le plus haut rang dans l’ordre, qui comptait huit grades. Quand ils se déplaçaient d’une île à l’autre, ils naviguaient sur des flottilles de pirogues aussi somptueuses que celles de la royauté. »

Différends tableaux animaient ce spectacle. Les photos sont prises par Keha et moi-même.
Voici donc mon « assistant » et surtout ami Keha que j’ai surpris grâce au zoom ;-)



J’étais également en bonne compagnie puisque j’avais Mareva Galanter comme voisine. Elle a été élue Miss Tahiti 1998 et Miss France 1999.



Et justement, que photographiait tout ce beau monde ?



Mais oui, assistaient également à ce spectacle (de gauche à droite) les Miss Tahiti 2010 et sa première dauphine et la Miss Heiva 2010. Alors, évidement, il n’y en avait plus que pour elles.



Les musiciens, imperturbables, se mettent en place.



L’arrivée du roi et de la reine de Tahiti est annoncée. Ceux-ci, montés sur les hommes forts, sont suivi de la cour royale.





Les danseurs suivent et, d’un signe, le roi ouvrira les festivités.





Les chants accompagneront ce spectacle et le « pu » résonnera à plusieurs reprises.





De nombreux costumes et différentes danses rythmeront les passages. Il y aura également différends rituels dont ce don de ceintures offertes au Arii Nui.










Je le note encore, car je trouve cela merveilleux, le travail que font les personnes par rapport aux costumes : beaucoup de costumes sont faits de végétaux. Cela représente donc beaucoup de temps et doit surtout être renouvelé lors des différentes représentations qu’il y a eu (représentations trop espacées pour garder les costumes en bon état). Les feuilles que l’on voient sur le marae, autour et également en « more » (jupe) sont des feuille de auti, plantes sacrées.

Le Tahua Nui (grand prêtre) invoquera la présence des Dieux. Les offrandes de nourritures se feront sur le marae. Seul les personnes autorisées pourront le fouler.



Ici aussi, j’aurais l’occasion d’assister à la préparation du ‘Ava (tiré des racines de Kava).



Toute la cour royale aura droit à cette dégustation qui est un mélange de racines broyées et d’eau de coco. Cette boisson est sensée ouvrir l’esprit au spirituel.



D’autres danses suivront avec différentes rencontres mais également des combats à mains nues ou encore avec des bâtons (arts martiaux des Arioi).















Serait-il temps de dormir ?



Déjà les spots déposent leur couleur rougeâtre sur le visage des participants.



Il commence à faire bien sombre et des torches seront enflammées.



Le « pu » sonnera l’heure du départ



La cour royale se met en route et le roi salue le public sous son ovation.







Les gardes resteront encore un peu sous le regard des tikis.



Keha me prend en photo. Le roi est-il si grand ou suis-je si petite ? Quelle stature ces hommes !!!



Ce spectacle, je l’ai vu à la suite d’un autre que je vous raconterai la prochaine fois. Du lourd, de l’inédit ou presque (contrairement à celui-ci). Je le ferais en plusieurs fois. Quelque chose de bien spéciale qui vous fera voyager et qui pourtant, vous le verrez, est à mettre en parallèle avec ce spectacle. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant.

Ne manquez surtout pas cette nouvelle rencontre. A bientôt donc.

Nana

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ia orana Cat,

Quel superbe reportage ce Vaka Arioi ! Ces polynésiens sont magnifiques. Les costumes qui ont inspirés Gauguin, toutes ces couleurs vives, chatoyantes et ces tatouages impressionnants de finesse. Certaines postures des lutteurs me font penser au Haka des maories néo-zélandais. Bon, il est vrai qu’ils sont cousins. La photo des offrandes sur le marae est très belle. Elle nous projette hors du temps et je me sens comme un marin débarqué du Bounty. Le plus inattendu, c’est la couleur noire du sol. Les couleurs n’en sont que plus lumineuses. J’aime beaucoup le couple aussi ( couleurs rougeâtres sur le visage ). Ils sont beaux ces polynésiens.

Le roi à l’air super cool ! C’est pas nos aristocrates parisiens qui se feraient photographier aux côtés d’une petite bretonne ( je veux dire, en dehors d’une campagne électorale... ;-)

Juste un petit regret. Beaucoup de photos sont un peu trop petites par rapport aux nombreux éléments qu’elles recèlent. On a envie de zoomer. Par exemple, j’aurai bien aimé voir des détails des costumes. Mais je comprends aussi que tu ne pouvais pas tout montrer et que ça représente déjà beaucoup de travail. D’ailleurs, rien que les costumes serait un bon sujet d’article à eux seuls ( demande à peine déguisée ;-)
Enfin, toi qui y étais, tu me diras qu’il manque surtout les sons et les parfums.
(et aussi qu’ils sont jamais satisfaits ces parigots ! ;-)

C’est vraiment bien, Cat. Il y a beaucoup à voyager, à apprendre, à découvrir dans ton article et dans tes photos. Et si comme moi on feuillette dans une pièce sombre, on peut entendre les musiciens tambouriner, sentir flotter comme une senteur de fleur de tiaré...
Ah !... Je viens d’entendre sonner le Pu, il est temps de prendre congé.
Heu... Pour rentrer, je peux monter sur tes épaules ? :-))))

Voilà, et comme dirait Cat, ce sera tout pour aujourd’hui ! ;-)

Nana

Sami

Pas de captcha ? :-/

Cat a dit…

Bonjour Sami,

merci bien pour ton message.

C'est marrant, car ce matin je voulais changer la citation de Marcel Proust en mettant ceci : "Je suis triste de ne pouvoir photographier les odeurs. J'aurai voulu, hier, photographier celles de l'armoire à épicerie de Grand-Mère."
Mémoires sans mémoire (1975)
Citations de Jacques-Henri Lartigue. Car, parfois effectivement, j'aimerai y ajouter les odeurs et les sons. Bon, les sons c'est possible quand tu les as enregistrés. Mais les odeurs ...
Tu sais (ou non) comme j'ai aimé la Polynésie pour tout ce travail de matières, végétales ou non, par rapport aux costumes, danses ...

Le sol (le marae) est en pierres de lave.

Oui, les polynésiens sont beaux, sympathiques et très attachants. J'ai vraiment apprécié leur accueil.

Les photos sont petites et je crois même qu'elles ont "rétrécies" par rapport à ce que j'avais mis (anciens reportages ?). Je ne mettrais pas ma main au feu, mais j'avais déjà remarqué cela sur les premiers sujets. Ceci dit, ce n'est pas toujours facile de mettre une grande taille. Il faudrait même que je refasse toute la mise en page, je pense.
J'ai déjà fait des sujets sur les costumes (sur pixel...) mais j'ai tout effacé. Le plus gros du boulot de recherche, de commentaire, ... était sur ce site. J'ai des sauvegardes pour moi, mais ce serait trop long de tout reprendre, rechercher les bonnes photos qui allaient avec les commentaires car beaucoup étaient déjà effacées quand j'ai sauvegardé les dernières pages ...

Allez, ferme encore un peu les yeux et entend le pu qui te donne la chair de poule, les pahus (tambours) qui vibrent et résonnent dans ton corps et tu sens même le brassage de l'air qui est remué par les grands pahus.

C'était un spectacle magnifique que j'ai bien failli raté mais j'ai réussi à jongler avec mon retour de Raïatea où là par contre, les cérémonies n'étaient pas des reconstitutions touristiques mais de vraies cérémonies traditionnelles de mémoires aux ancêtres.

J'ai un pu que m'ont offert mes amies marquisiennes à la maison et je le fais résonner parfois :-))

Voilà, Sami. Bon, je veux bien te prêter mes épaules, mais je ne sais pas si je tiendrais longtemps ;-))

Nana

Cat

J'aurais bien aimé assister en décembre dernier au rassemblement marquisiens à Nuku Hiva. Il y avait même en invités les indiens d'Amérique du Nord. J'ai vu des photos ... Mon Dieu, je n'aurais jamais eu assez de cartes mémoires, ni assez d'yeux pour voir tout ce qu'il y avait à voir. Ça a dû être grandiose.

Anonyme a dit…

Kaoha nui Cat,

Et bien voilà... Je viens de passer deux ans en Polynésie...
Deux années de danses folkloriques en couleur, de toilettes végétales bigarrées, de tatouages noirs sur fond de peaux ambrées et de tout plein de choses que je n’imaginais même pas.
Je n’ai pas trop exploré Papeete mais j’ai visité l’île aux oiseaux et surtout, j’ai fait une croisière aux Marquises à bord de l’Aranui. On a parlé de toi avec Vairi (bin dis-donc ! J’en ai appris de bonnes...). Nous avons débarqué dans des iles aux noms (forcément) exotiques mais je n’ai pas ressenti le mal de terre, moi ! ;-)
J’ai déjeuné chez Tata Rosalie. Une pizza uru coco et la patronne m’a offert le Kava (une tisane qui fait rire :-)
Une jolie vahiné me faisait de l’oeil et j’avoue que j’en étais flatté mais Vairi s’est mis à rire et m’a prévenu que la belle était une " gougoune " ! :-/
A Ua-Pou, une petite fille m’observait à travers une vitre, les mains jointes comme si elle priait. Je garde un souvenir ému de son doux visage et de son sourire.
J’ai été impressionné par le grand Banian, moi qui possède deux bonzaïs rachitiques. J’ai remarqué que tu avais une prédilection marquée pour les chapeaux et les coiffures.

Mais il y aurait tant de choses à raconter...
Je suggère à tes visiteurs de faire ce voyage de deux ans en Polynésie et de découvrir tout cela en un peu plus d’une heure trente...

Merci pour la balade Cat.

Nana

Sami

Cat a dit…

Kaoha nui Sami,

c'est vraiment très gentil d'être passé en Polynésie. Si j'en juge ce que tu me dis, tu as apprécié et j'en suis donc ravie. Je me demande si ce que j'aime ne passe pas bien mieux que le reste car j'ai vraiment apprécié ce dont tu me parles.
Oui, je garde de très très bons souvenirs de la Polynésie et de ses habitants même si avant de m'y intégrer je n'en parlais pas en terme si élogieux. Mais en deux ans, on a le temps de voir, de comprendre, de connaître du monde, de discuter ... C'est toujours la même chose, il faut s'y acclimater si je puis dire. Ici, j'aurais un peu plus de mal quand même entre les différends évènements malheureux. Hier, Marie a évité une balle en descendant du bus ! Il y a trop d'armes ici mises entre de mauvaises mains. Difficile du coup d'avoir de bons clichés et une sérénité d'esprit dans ces conditions.

Bises

Cat

Anonyme a dit…

Ia orana Cat,

La Guyane a mauvaise réputation à Paris. Certains la contestent mais ce que tu écris montre qu’elle n’est pas totalement exagérée. Cayenne n’est pourtant pas considérée ville difficile mais malheureusement il est à craindre qu’avec les difficultés économiques les problèmes s’étendent.
J’espère que Marie, comme toi, saurez faire attention, que vous apprendrez rapidement à anticiper les risques. Enfin, il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa mais juste rester vigilant.

Bon. J’étais passé pour relire la série d’articles ( Taputapuatea ) que j’avais parcourue plus vite que les autres. Bah oui, mine de rien il y a pas mal d’articles et pas évident de tout lire, de tout voir et puis il faut savoir prendre le temps, hein ?...

Nana

Sami

Bon. Après, je clique en Guyane... ;-)

Cat a dit…

Kaoha nui Sami,

Cayenne est près de la frontière brésilienne et Matoury s'agrandit beaucoup également. Ceci dit, pour Marie, c'était deux bandes rivales guyanaises. Je persiste à dire, malgré ce qu'en dise certain, qu'ici c'est le far-west parfois. On reste vigilant mais ...

Mais il y a de belles et bonnes choses aussi ... à voir sur le blog Guyane. Wha, tu as vu le virage pub que je fais là ;-)

Amitiés,

Cat